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Facilitation des transports, Intégration et libre-échange: l’Afrique telle que vue par Adesina, le Président de la BAD

20 / 02 / 2019

« L’avenir du continent s’annonce des plus prometteurs ». C’est la conviction d’Akinwumi Adesina. Des capitales Africaines à l’Asie, en passant par l’Amérique et l’Europe, le président de la BAD veut partager son afro-optimisme. Mais M. Adesina est loin d’être juste optimiste...


Celui qui s’est donné 5 grandes priorités dès son arrivée à la tête de la BAD ne manque pas l’occasion de faire l’état des lieux. Aux allures de critiques, mais nécessaires. A l’occasion de son traditionnel déjeuner avec les ambassadeurs à Abidjan des pays membres de la BAD, il plante ainsi le décor sur la question des visas.


En Afrique, 25% des pays acceptent d’être visités sans formalité de visa pour les Africains. Quand pour 24% des pays du même continent, le visa peut s’obtenir à l’arrivée pour les Africains, c’est-à-dire à l’aéroport ou au premier poste-frontière. On le voit, plus de la moitié des pays Africains sont encore barricadés chacun derrière ses murs.


« On a besoin d’avoir un grand marché. Il faut casser les murs. C’est la raison pour laquelle, je suis pour la zone de libre-échange », clame Akinwumi Adesina. « Nous avons de grands maux en Afrique. Si vous prenez les insectes, ils ne respectent pas nos frontières. Pourquoi ne pas avoir de solutions de lutte transfrontalières », explique-t-il.


Pour l’heure, cette intégration souhaitée par le Président de la BAD tarde à se mettre en place. D’ailleurs, il ne manque pas d’appeler au passage à des « réformes nécessaires ».


Le passeport africain, lancé depuis 2016, reste une idée virtuelle pour le plus grand nombre d’Africains. Fin 2017, la Zone de libre échange continental (ZLEC), initiée depuis 2012, aurait dû voir le jour. Mais jusqu’à fin décembre 2018, il manquait la ratification de 7 Etats, sur les 22 nécessaires à sa mise en œuvre. Pourtant, ils sont au moins 44 pays à l’avoir signée, depuis mars 2018.


« L’accord de libre- échange signé fera de l’Afrique la plus grande zone de libre-échange », exhorte le Président de la BAD. Mais qui dit libre-échange, dit libre circulation des biens et des personnes. Au-delà des questions de formalités administratives et de visa, il faut des infrastructures de transport adéquates, développées.


Justement, la priorité « intégrer l’Afrique », parmi les 5 définies par le président Adesina prend son sens à travers des projets majeurs de route, notamment. « L’autoroute Addis-Abeba – Nairobi – Mombassa a fait grimper le commerce entre l’Ethiopie et le Kenya de 400% », se réjouit le patron de la BAD.


« Modèle d’intégration régionale, le corridor routier achevé en 2016 entre le Kenya et l’Éthiopie dope considérablement l’économie des deux pays. Principale bailleur de fonds, la Banque africaine de développement a cofinancé le projet à hauteur de 670 millions de dollars, soit 64 % du coût total de l’ouvrage », reprend d’ailleurs une note officielle. Celle-ci est complétée par les témoignages de routiers, de vendeuses de produits agricoles, pour qui la nouvelle route a vraiment révolutionné les affaires.


Le président de la BAD peut également compter sur le nouveau pont reliant le Sénégal à la Gambie, mais également sur l’appui financier accordé à la compagnie aérienne ivoirienne pour doper sa capacité de transport, mais aussi sur le Train Express Régional de Dakar. Pour rapprocher ainsi les populations, les zones de production des zones d’habitation.


Lauréat du « Prix Sunhak de la paix » 2019
Les plaidoiries appuyées par des actions concrets du président de la BAD semblent ne pas passer inaperçues. Le 10 février, il lui a été décerné le « Prix Sunhak de la paix 2019 », à Séoul, en Corée du Sud. Une reconnaissance morale de ses actions, mais également une récompense financière d’un demi-million de dollar. Enveloppe que M. Adesina a aussi dédiée « à la lutte contre la faim en Afrique ».


« Ma vie n’a de sens que dans la mesure où elle contribue à sortir des millions de personnes de la pauvreté », a-t-il justifié son geste. « Le monde connaît d’énormes souffrances. Malgré tous les progrès accomplis, nous sommes loin de gagner la guerre contre la faim dans le monde. La paix est impossible dans un monde qui a faim », a-t-il encore déclaré, du haut de la tribune.


 


Source Acturoutes

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